Kommando Nowotny

Jagdgeschwader 7

Major Walter Nowotny – 258 victoires.
Mort le 8 novembre 1944, à 23 ans.

“Le lendemain, alerte!
Arrivée d’une puissante formation de bombardiers américains.

Le groupe décolle mais la chasse avancée qui précède les bombardiers ennemis est déjà au-dessus de l’aérodrome.
Nous tremblons pour chaque Me 262 qui roule vers la piste.
L’escadrille de chasse chargée de protéger les décollages et les atterrissages, et qui est équipée de chasseurs à hélice, est déjà engagée dans de violents combats aériens.
Les canons de Flak de petit calibre installés en grand nombre autour de l’aérodrome, aboient furieusement.
Les «Mustangs» et les « Thunderbolts» ne parviennent pas à empêcher le décollage de nos chasseurs à réaction.
C’est néanmoins critique et excitant. Nowotny a décollé aussi.
A la radio, nous entendons ses ordres d’attaque. Voici qu’il annonce sa première victoire, mais l’un de ses turboréacteurs ne fonctionne plus. Il veut tenter de revenir. Il ne peut plus être loin. Nous sortons. On ne voit pas grand-chose : six dixièmes de nuages.
Voici le bruit sifflant d’un Me 262. Cela doit être Nowotny.  On entend nettement les rafales des canons à tir rapide et des mitrailleuses. Combat aérien ! Quelques secondes plus tard, un Me 262 sort verticalement des nuages et s’écrase au sol. L’explosion forme un nuage noir qui monte vers le ciel.
C’était le dernier vol du premier commandant d’une unité de chasseurs à réaction.”

Extrait de : Les premiers et les derniers – Adolf Galland –

 

Le coin lecture : dans l’honneur et par la victoire


“Le 30 juin 1944, le général de Gaulle m’a introduit dans l’Ordre de la Libération. Soixante-dix-sept ans plus tard, étant le dernier à pouvoir porter la croix qui en est l’emblème, je sens sur mes épaules le poids de l’engagement sacré de mes Compagnons. À tous mes compatriotes, et en particulier à ceux des générations pour qui cette époque peut désormais sembler bien lointaine, je veux rappeler que chez chacun d’entre nous le devoir l’emporta sur la recherche de tout intérêt personnel. Nous avions été élevés avec l’idée qu’être français conférait des libertés, enviées par beaucoup de peuples, mais aussi et avant tout des obligations. Cela peut paraître de la simple rhétorique jusqu’au jour où des circonstances exceptionnelles viennent bouleverser les habitudes et contraindre à faire des choix. Ce fut le cas en 1940 quand notre pays s’effondra en quelques semaines. Pour les Compagnons, servir la France s’imposait comme une évidence, une mission impérieuse à accepter sans discuter. D’ailleurs, la plupart de ceux qui gagnèrent l’Angleterre ou rallièrent la France libre depuis des territoires éloignés eurent la conviction que jamais ils ne reverraient leur famille, leurs amis, leur pays, Au soir de ma longue vie, je suis convaincu que tous savaient que leur engagement ne s’arrêterait pas avec la guerre, C’est dans cet esprit que le général de Gaulle créa l’Ordre de la Libération.”

Hubert Germain, dernier Compagnon de la Libération.

Extrait de la préface du livre :
Dans L’honneur et par la victoire
Jean-Christophe Notin.
Editions Calmann-Lévy.

Douglas Bader

Douglas Bader
Lors d’une rencontre avec des étudiantes, l’as de la RAF Douglas Bader a parlé de la guerre :

“Et donc, deux de ces enfoirés sont derrière moi, trois enfoirés à droite et un enfoiré à gauche.”

La directrice est devenue pâle et ajoute : “Mesdames, le Fokker est un avion allemand !”

Ce à quoi Sir Douglas a répondu :
“Peut-être, madame, mais ces enfoirés étaient sur Messerschmitt !”

Paris 25 août 1944

Pourquoi voulez-vous que nous dissimulions l’émotion qui nous étreint tous, hommes et femmes, qui sommes ici, chez nous, dans Paris debout pour se libérer et qui a su le faire de ses mains.

Non ! nous ne dissimulerons pas cette émotion profonde et sacrée. Il y a là des minutes qui dépassent chacune de nos pauvres vies.

Paris ! Paris outragé ! Paris brisé ! Paris martyrisé ! mais Paris libéré ! libéré par lui-même, libéré par son peuple avec le concours des armées de la France, avec l’appui et le concours de la France tout entière, de la France qui se bat, de la seule France, de la vraie France, de la France éternelle.

Eh bien ! puisque l’ennemi qui tenait Paris a capitulé dans nos mains, la France rentre à Paris, chez elle. Elle y rentre sanglante, mais bien résolue. Elle y rentre, éclairée par l’immense leçon, mais plus certaine que jamais, de ses devoirs et de ses droits.

Je dis d’abord de ses devoirs, et je les résumerai tous en disant que, pour le moment, il s’agit de devoirs de guerre. L’ennemi chancelle mais il n’est pas encore battu. Il reste sur notre sol. Il ne suffira même pas que nous l’ayons, avec le concours de nos chers et admirables alliés, chassé de chez nous pour que nous nous tenions pour satisfaits après ce qui s’est passé. Nous voulons entrer sur son territoire comme il se doit, en vainqueurs.

C’est pour cela que l’avant-garde française est entrée à Paris à coups de canon.

C’est pour cela que la grande armée française d’Italie a débarqué dans le Midi ! et remonte rapidement la vallée du Rhône.

C’est pour cela que nos braves et chères forces de l’intérieur vont s’armer d’armes modernes.

C’est pour cette revanche, cette vengeance et cette justice, que nous continuerons de nous battre jusqu’au dernier jour, jusqu’au jour de la victoire totale et complète.

Ce devoir de guerre, tous les hommes qui sont ici et tous ceux qui nous entendent en France savent qu’il exige l’unité nationale. Nous autres, qui aurons vécu les plus grandes heures de notre Histoire, nous n’avons pas à vouloir autre chose que de nous montrer, jusqu’à la fin, dignes de la France. Vive la France !

Le Général De Gaulle, hôtel de ville de Paris.

Radio-Canada

“La Normandie, cette Normandie que l’on veut toujours revoir comme le dit la chanson, après tout, c’est un peu chez nous, d’autant plus chez nous aujourd’hui que certains de nos gars y dorment leur dernier sommeil sous ce sol riche que leurs ancêtres ont quitté pour aller fonder la Nouvelle-France.”

Marcel Ouimet, correspondant de guerre pour Radio-Canada, débarqué le 6 juin 1944