Un chant s’envole
Fenêtre grillagée, bâtisse où règne l’ombre,
Où le soleil ne luit qu’entre des murs très hauts,
Où le regard cherchant des horizons nouveaux
Se heurte à la grisaille, l’uniformité sombre.
C’est la triste Roquette où, bien loin de la vie,
Sont celles qu’on accuse d’aimer trop leur Patrie
Un chant s’envole et monte et remplit le faubourg,
Clamant bien haut la haine, la souffrance et l’espoir.
Français, délivrez-nous ! Vous ne pouvez savoir
Combien dure est l’attente et le silence lourd !
jacqueline Farge – La Roquette – 14 juillet 1943.
Extrait de La France Torturée de Gérard Bouaziz (Préface de Lucie Aubrac)