Baa Baa Black Sheep

Histoire de la VMF-214
Black sheep Squadron –  Boyington’s Bastards
La guerre fait rage dans le pacifique où l’armée japonaise a étendue son emprise. L’Amérique s’est remise de l’attaque de Pearl Harbor, et grâce à sa formidable puissance industrielle elle est présente sur tous les théâtres d’opérations. Malgré les victoires en mer de Corail, à Midway, et la reprise de l’île de Guadalcanal, les japonais attaquent les iles Salomon en avril. En été 1943, Greg Boyington (surnommé Pappy), ex pilote des Tigres Volants de Chennault, est nommé à la tête de l’escadron VMF 124 pour former des pilotes à l’arrière du front.
En devenant active, son escadrille repris le nom de VMF 214 et fut déployée la première fois dans les Russells puis à Munda avant d’être basée à Vella LaVella en décembre 43.
Homme rude et bagarreur, il recruta son équipe suivant ses convictions. Malgré le surnom de “Swashbucklers” obtenu durant le premier tour d’opération de la VMF 214 dans les Salomon, son escadron fut rebaptisé “The Black Sheep Squadron” (traduisible par “Les Brebis Galeuses”) en raison justement du recrutement de ses membres. En fait, il était question au départ de les appeler les “Bâtards de Boyington”, mais la marine refusa.
En France leur surnom a été traduit par : Les Têtes Brûlées.
Composition de l’équipe :
– 8 pilotes avaient volé avec Boyington dans VMF 122: Stan Bailey, Hank Bourgeois, Robert Ewing, Paul “Moon” Mullen, John Begert, Sandy Sims, Bill Case, et Virgil Ray.
– H. Allan McCartney avait déjà 4 victoires dans un autre escadron
– Bob McClurg était déjà à la VMF 124
– Chris Magee, Bill Heier, Don Moore avaient déjà volé avec la RCAF (Royal Canadian Air Force)
– John Bolt, Ed Olander, Rollie Rinabarger, George Ashmun étaient instructeurs aux USA.
– 8 étaient sans expérience sur Corsair : Bob Bragdon, Tom Emrich, Don Fisher, Denmark Groover, Walter “Red” Harris, Ed Harper, Jim Hill, et Burney Tucker
Le recrutement et la mise en route de la vmf214 :
Boyington les recrute tous parmi les pilotes sans affectation, ceux arrivant tout juste d’écoles de formation ou ceux qui étaient sous le coup de sanctions disciplinaires. La série tv a un peu romancé l’histoire à ce niveau, ils n’étaient pas tous en attente de jugement.
Les moyens qu’il use pour obtenir la VMF 214 sont très controversés, la plus plausible et celle qui revient sur de nombreux sites est qu’il a réussi à entourlouper le haut commandement pour obtenir le commandement d’une escadrille en service actif (celle du major Ellis) dans le pacifique sud.
Début 1943, à Ewa sur l’île d’Oahu (Iles Hawaïennes) sa demande est validée et en août 1943 son équipe est constituée officiellement de 27 pilotes, ce sera la VMF 124.
En passant en service actif elle devient la VMF 214, les Black Sheep sont nés, Boyington passe Major (commandant). Les anciens de la 214 “Swashbucklers” sont renvoyés chez eux, trop fatigués de leur campagne (sujet à controverses…).
Pour l’anecdote, certains membres de l’unité nouvellement formée voulurent l’appeler “Boyington’s Bastards” (les bâtards de Boyington). Mais l’administration refusa et Black Sheep Squadron fut choisi. On peut le traduire par “mouton noir” ou plus généralement par “brebis galeuse”.
J’ai également trouvé sur 2 sites de mémoire que c’est Boyington lui même qui a refusé le nom de “Boyington’s Bastards”. En effet Boyington aimait le contact avec les reporters et ce nom ne lui paraissait pas “vendable” auprès des lecteurs.
Le nom de “Black Sheep” ne viendrait pas non plus de la réputation de ses pilotes ou de la manière dont il a obtenu la vmf214 mais tout simplement d’une chanson de sa connaissance qu’il aimait chanter. Si quelqu’un  a plus d’informations à ce sujet, je suis preneur bien entendu.
Le surnom de “Pappy” de Boyington vient de la différence d’age qu’il a sur ses pilotes (10 ans de + en moyenne avec ses 30 ans), et apparemment ce surnom lui convenait.
L’armée, si administrative à l’habitude, ne risque pas de les épuiser en paperasserie. En effet, peu de carnets de vols, d’entretiens sont utilisés. En général les pilotes effectuent 2 missions sur 3 jours (2 patrouilles par jour et 8 avions par patrouille) pour un effectif variant entre 20 à 25 pilotes en moyenne (Statistiques de la marine).
L’histoire est lancée :
Le 16 septembre 1943, 20 Corsairs de la VMF214 avec Boyington à sa tête escortent des bombardiers pour une mission au dessus de Bougainville. La chasse japonaise se lance sur eux (environ 40 appareils suivant les récits).
Pourtant l’issu du combat revient aux Marines, grâce au Corsair qui supplantait sur bien des points le zero nipon. Boyington pour sa première mission descendit 8 avions dont 5 confirmés. En tout ce fut 11 zeros confirmés pour une seule perte côté américain. Boyington est le premier AS sur Corsair.
47 victoires au total dès le 1er mois de combat au dessus de Kahili.
Pour la petite histoire : Lors d’une patrouille au dessus de Kahili, BOYINGTON reçu ce message : “Major BOYINGTON, quel est votre position ?”. Pappy donna une fausse position et fit grimper de 20 000 à 26 000 pieds ses ailiers. peu de temps après une formation d’une trentaine de Zeros fit son apparition. Avec l’avantage de la hauteur et de la surprise, il en descendit 3 et ses compagnons quelques autres (nombre indéterminé).
Les îles Salomon :
Pourquoi défendre ces petits bouts de terre au fin fond du pacifique sud ? Le 7 décembre 41 les japonais anéantissent la flotte américaine du pacifique à Pearl Harbor. En représaille le major Doolittle et 16 B-25 embarquent sur un porte-avion et attaquent le Japon, prouvant à l’empereur que son pays n’est pas à l’abri comme il le pensait. Cette attaque fut un coup au moral aussi important pour les nippon que celle de Pearl Harbor.
Pour éviter de nouvelles attaques, les japonais veulent établir un blocus entre l’Australie et l’Amérique. Cela passe par la prise de toutes les iles sur leur route à dessein d’envahir l’Australie et l’Inde à terme. Il faut savoir que les Philippines, Singapour, les îles Salomon et l’Indonésie sont déjà entre leurs mains pour une grande partie, réduisant énormément là présence alliée dans ce secteur.
L’objectif est Tulagi et port Moresby pour établir une base aérienne capable avec des bombardiers d’atteindre l’Australie. 14 transports japonais partent de Rabaul avec le porte-avion Shoho et une couverture assurée par les porte-avions Zuikaku et Shokaku, c’est l’opération Mo-Go. Mais les américains ont réussi à traduire une partie du code utilisé par les japonais et découvre ainsi la future opération. Toute la puissance de guerre encore active (le Lexington et le Yorktown) part pour ce coin du pacifique, c’est le début de la bataille de la mer de Corail.
Le 3 mai 1942 Tulagi tombe avec peu de résistance. Le 7 mai des aviateurs japonais se trompent, confondant un pétrolier avec un porte-avion. Pendant ce temps la marine américaine qui s’était repositionnée, attaque les force de protection de la flotte d’invasion nippone, coulant notamment le porte-avion Shoho. Le 8 c’est le Shokaku qui est gravement touché. C’est la fin provisoire du rêve d’invasion japonais mais leurs forces restent très présentes sur tout le secteur. Les alliés vont devoir reprendre au prix de nombreux sacrifices les îles du pacifique sud pour libérer de la menace l’Asie et l’Australie.
Tours d’opération :
  • Ils sont d’abord basés dans les Russells (archipel des Salomon). Première mission le 16 septembre 1943 et 11 avions abattus dont 5 pour Boyington.
  • En octobre 1943 ils se rapprochèrent à Munda pour pouvoir opérer sur leur prochain objectif : les bases japonaises de Bougainville.
  • Le 19 octobre la VMF 214 fut mise en repos en Australie avant de prendre son 2eme tour d’opération en décembre 1943. elle avait à son actif 57 victoires confirmées.
  • Le second tour : le colonel Lard tente de reprendre la VMF214 mais Boyington s’interposa et fit intervenir le général Moore. De retour aux commandes, reprise le 17 décembre 1943 à Barakoma sur l’ile de Vella Lavella. Boyington devient le leader concernant les attaques sur Rabaul. Les missions sur Rabaul deviennent de plus en plus nombreuses et éprouvantes mais les hommes tiennent.
  • Le 3 janvier 1944 Boyington est descendu et passe pour mort suite à un raid sur Rabaul. Les zeros japonais tirent sur son parachute mais le rate. Il attend plus d’une heure avant de gonfler son radeau de survie. Il est recueilli par un sous-marin japonais et fut mis au secret, le laissant ainsi passer pour KIA “Killing In Action” (mort durant un combat). Il fut libéré après la guerre en septembre 1945 après 20 mois de captivité.

 

Du 23 décembre 1943 au 3 janvier 1944, les combats furent si intenses au dessus de Rabaul que 8 Black Sheep ont laissé leur vie (dont Boyington déclaré mort).
Gregory “Pappy” Boyington – Medal of Honor – 28 victoires 
La VMF214 fut remise opérationnelle pour former des pilotes sur porte-avions en 1948. Dès le début du conflit avec la Corée, elle fut la première unité de chasse de la marine a être appelée pour cet épisode (août 1950) et fut basée sur l’USS Sicile.
L’archipel des îles Salomon est composé d’un double chapelet d’îles alignées du nord-ouest au sud-est, sur 645 000 km2. Il comprend les grandes îles de Choiseul, Santa Isabel, Guadalcanal (la plus grande des îles Salomon), Malaita, Makira (San Cristobal), Vella Lavella, le groupe de Nouvelle-Géorgie, l’archipel de Santa Cruz (le plus oriental), les îles Florida, le petit archipel des Russell, ainsi qu’une multitude d’autres petites îles (Ontong Java, Rennell, etc.).
 
 
 
 
 
 
 
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